Dans l'école de Mr Gradgrind à Coketown, les maîtres sont chargés d'enseigner aux enfants les faits et à éradiquer tout symptôme d'imagination : Sissy Jupe, qui vient d'un cirque, fait mauvaise impression. En retournant chez lui, Mr Gradgrind surprend ses propres enfants, Tom et Louisa, à épier le cirque itinérant, malgré leur éducation utilitariste et rationnelle. Persuadé que la non-rationnelle Sissy Jupe a une influence pernicieuse, M. Gradgring et son ami Mr Bounderby, souhaite prévenir son père que l'école ne peut plus l'accueillir. Le directeur de la troupe, Mr Sleary, les informe que le père de Sissy, incapable d'assurer ses numéros, est parti, abandonnant sa fille. Mr Gradgrind propose de la recueillir (et de lui enseigner les faits). Malgré sa bonne volonté, Sissy ne fait aucun progrès dans l'apprentissage.
Plus tard, Mr Gradgrind est élu au Parlement et Sissy reste chez lui pour s'occuper de sa femme. Tom est entré dans la banque de Bounderby et encourage sa sœur à l'épouser malgré les 30 années qui les séparent.
Ce livre m’a fait rappeler « ravage » de Barjavel pour son côté sombre. Charles Dickens y décrit les débuts de la révolution industrielle et Coketown, la ville du charbon, est d'autant plus l'image de l'enfer que la classe ouvrière n'y est pas encore organisée et qu'elle apparaît ainsi comme la victime toute désignée de politiciens sans scrupules et d'une bourgeoisie, persuadée de la divinité de ses droits.
J’ai détesté le style, les phrases trop longues et empesées de mots compliqués, la noirceur de l'ensemble. Malgré tout, j’ai eu envie d’aller jusqu’au bout pour connaître le destin des personnages.
Je le classe en 75ème position et ne lui donne pas d’étoile.
Juste pour terminer et pour vous donner une toute petite idée du style, un extrait (uniquement composé de 2 phrases !!) :
« Mme Sparsit, se reposant dans la villa Bourderby pour rendre du ton à ses nerfs, exerçait nuit et jour une surveillance si active, à l’ombre de ses sourcils coriolanesques, que ses yeux, semblables à deux phares allumés sur des récifs, auraient suffi pour avertir tout marin prudent de prendre garde d’aller donner contre un rocher aussi terrible que son nez romain et les sombres écueils des rides d’alentour, si la bonne dame n’eût rassuré son monde par ses manière calmes et doucereuses. Bien qu’il fût difficile de croire que ses disparitions nocturnes fussent autre chose qu’une simple affaire de forme, tant ces yeux classiques restaient sévèrement éveillés et tant il semblait impossible que ce nez inflexible pût céder à l’influence bienfaisante d’un paisible sommeil, cependant il y avait dans toute sa personne, dans sa façon de s’asseoir, de lisser ses mitaines (qui n’étaient pas bien moelleuses, fabriquées comme elles l’étaient d’un tissu aussi perméable à l’air que le treillage d’un garde-manger), il y avait dans sa manière de chevaucher à l’amble sur sa chaise, vers des pays inconnus, le pied dans son étrier de coton, une telle sérénité, que l’observateur le plus défiant ne pouvait s’empêcher de finir par la prendre pour une tourterelle, incorporée par quelque caprice de la nature dans le tabernacle terrestre d’un oiseau de proie. »