Je n'ai pas toujours été un vieux con
Quatrième de couverture
« On ne devrait jamais finir ses jours dans des draps en coton souples comme du carton, à suçoter des tuyaux comme des chiards ou à boulotter de la morphine. Je me suis toujours vu ailleurs, agonisant dans un champ de pâquerettes, chialant dans les bras d’une femme, évaporé dans le ciel après un beau feu. » Le « vieux con » qui vous parle passe pour un infatigable grincheux. Aux Primevères, la maison de retraite où il vient d’échouer, Léon renoue pourtant avec ce qu’il a toujours été. Ancien baroudeur, braqueur de banques, amoureux transi, cet amateur de coups tordus va, par amitié pour deux compagnons d’infortune, jouer un dernier tour à ceux qui croient encore qu’un vieux, ce n’est jamais qu’un… vieux.
Ce premier roman d’Alexandre Feraga est bien articulé. On passe alternativement d’un chapitre au présent lors de son arrivée dans un centre de rééducation à un chapitre sur la vie passé du héros, Léon Pannec.
J’ai trouvé une justesse incroyable à se mettre dans la peau d’une personne âgée alors que l’auteur n’a que 34 ans. Les réflexions, les sensations, les révoltes aussi, sont particulièrement bien décrites.
Il y a de belles pensées sur le temps qui passe inexorablement :
« On nous donne la vie et on nous donne la mort en même temps. Entre les deux c’est à nous de nous débrouiller. Il n’y a rien à regretter car peu importent les décisions que nous prenons, elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. Elles sont, un point c’est tout. Peu importent nos décisions, on continuera de nous juger tant que notre corps tiendra. La chance de vieillir. » (p 74 – 75)
« Le temps que tu as traversé est écrit sur ta peau. Tu es vivant aujourd’hui par le temps que tu as vécu hier. Tu peux mentir, changer de visage ou même de nom, tu seras toujours ce que tu as vécu. Si la personne à laquelle tu parles ne t’entend plus ou si tu n’as plus personne à qui parler, alors tu n’existes plus. » (p 215).
Je classe ce livre en 78ème position et lui donne 2 étoiles.