Quatrième de couverture :
Ni Dieu ni Diable, Moïra, dans la mythologie grecque, représente la destinée. Elle s’attache à faire advenir l’improbable chez ses protégés en brouillant les cartes quand elle les juge mal distribuées. Ainsi Marion, qui s’est mariée en espérant former un couple moderne, découvrira qu’on souffre comme au temps de Racine même si on a signé le contrat de Sartre et Beauvoir. Mais Moïra lui fera vivre, en marge, une liaison passionnée avec un Irlandais un peu fou, un peu poète. Sa mère Alice, quatre-vingts ans, journaliste féministe de choc, s’est juré de ne pas se laisser déborder par la vieillesse. Un défi osé que Moïra l’aidera à relever avec panache. La Touche étoile est une leçon des Ténèbres, dite sur le ton de l’allégresse. Le roman émouvant et drôle de plusieurs générations de femmes.
J’ai eu un peu de difficulté au départ à me situer dans l’histoire entre les différents personnages qui prennent la parole : Moïra (la destinée), Alice, Marion. Ensuite, cela devient plus évident. Ce livre a été écrit en 2006 alors que Benoîte Groult avait 86 ans et un regard acéré sur la société et je le trouve très actuel (je n’imaginais pas certaines situations déjà effectives il y a 17 ans) notamment lorsqu’elle décrit les enfants roi qui font la loi ou les jeunes femmes qui ignorent quel a été le combat des féministes (dont elle fait partie) pour obtenir certains droits (de vote, à l’avortement, …).
Un extrait lorsqu’elle parle de son arrière-petit-fils :
« Il est vrai que je ne participe pas à l’entreprise collective d’adoration familiale qui est en train d’installer Valentin dans le rôle du tyran domestique. Il me jette parfois un regard surpris mais je crois qu’il a pris tout simplement le parti de ne plus m’aimer ! Je suis méchante et voilà tout ! Et figure-toi que je m’en fous. Ses parents, qui ont eu du mal à l’avoir, et ses quatre grands-parents sont les victimes éblouies de ses chantages affectifs. Eux aussi, il les télécommande à sa guise et ils ne voient pas que ce sera dramatique demain. »
Je classe ce livre en 326ème position et lui donne une étoile.