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Le petit monde de So et de Fi
14 novembre 2021

Le voile noir

Présentation de l’éditeur

J'avais pensé, logiquement, dédier ces pages à la mémoire de mes parents - de mon père, surtout, l'auteur de la plupart des photos, qui sont la base et la raison d'être de ce livre. Curieusement, je n'en ai pas envie. Leur dédier ce livre me semble une coquetterie inutile et fausse. Je n'ai jamais déposé une fleur sur la tombe, ni même remis les pieds dans le cimetière où ils sont enterrés. Sans doute parce que obscurément je leur en veux d'avoir disparu si jeunes, si beaux, sans l'excuse de la maladie, sans même l'avoir voulu, quasiment par inadvertance. C'est impardonnable.

Je ne peux pas dire que je suis surprise ou déçue à la lecture de ce livre d’Anny Duperey. Forcément, en lisant la quatrième de couverture, je savais que son histoire ne serait pas réjouissante. Mais voilà, il y a ici, beaucoup de souffrance contenue. On sent qu’elle a énormément de mal à mettre des mots sur ce qu’elle ressent (ou ne ressent pas, ou n'a pas ressenti).

J’ai eu le sentiment pendant la lecture de son livre, d’être moi-même enveloppé de ce voile noir qu’elle décrit. Elle écrit bien et sa réflexion est sincère mais je ne me suis pas sentie très à l'aise par rapport à certains propos. J’ai même ressenti du soulagement lorsque j’ai terminé la lecture de la dernière page du livre.

Quelques extraits qui m’ont touchée quand elle parle du lien avec sa sœur :

« Le point de jonction entre elles était mort, et quels que soient les liens d’affection qui avait été tissés auparavant, la mort était là, présente, et les souvenirs douloureux ravivés à chaque rencontre. Or je ne crois pas que la douleur rapproche les gens, au contraire. Un premier temps on se réchauffe, puis très vite on souffre chacun pour soi, on évite d’en parler. Puis on s’évite, tout simplement. Les morts font bien des dégâts autour d’eux. »

« Et je suis frappée encore une fois, en regardant sur ces photos les vêtements que nous portons ma mère et moi, que tout, absolument tout, à part nos chaussures et les chapeaux de paille, était fait maison. Jusqu’aux maillots de bain. Que d’attention, que d’heures de travail pour me vêtir ainsi de la tête au pied. Que d’amour dans les mains qui prenaient mes mesures, tricotaient sans relâche. »

« On a des crises de tricot. (…) On s’habitue vite au confort d’être à la fois là et absent, protégé par la barrière infranchissable des aiguilles et du rideau de petits points qui pend entre soi et les autres. Avec l’alibi en or d’être « utile ». (…). « Attends je finis mon rang ». »

« Or ma mère tricotait. De préférence des choses compliquées. Et sans arrêt. Je ne sais quoi déduire de cette information, mais je sais qu’elle poussait ceux qui l’entouraient au bord de la crise de nerf à force de « attends, je finis mon rang ». »

Je classe ce livre en 461ème position et lui donne une étoile.

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Commentaires
J
pas tres gaie cette affaire la<br /> <br /> compliqué parfois voir souvent d'arriver a analyser le ou les comportements presque addictifs des gens qui nous entourent et qui ne parviennent pas ou peu a expliquer <br /> <br /> ces agissements
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Le petit monde de So et de Fi
  • Jeune quinca, Mariée, Maman d'un sportif de haut niveau en judo... Vous me retrouverez ici telle que je vis, avec mes bonheurs et mes indignations, telle que je suis, avec mes qualités mais aussi et surtout avec mes défauts !!
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