Le journal d'une femme de chambre
Quatrième de couverture :
La bourgeoisie vue par le petit trou de la serrure et l'œil de ses domestiques, qui ne valent pas mieux qu'elle. Si les maîtres sont des pantins, Célestine, la femme de chambre, est une catin, d'ailleurs assez gentille, et Joseph, le jardinier cocher, une fripouille antisémite. Ajoutez à cela quelques épices 1900, les étreintes passionnées de Célestine avec un jeune tuberculeux, un viol, un vieillard fétichiste (la fameuse scène des bottines si bien enlevée dans le film de Buñuel), et vous avez le chef-d'œuvre de notre terrible Octave, «un personnage extraordinaire, disait Léautaud, d'une fougue, d'une hardiesse, d'un anarchisme littéraire et artistique unique à cette époque.»
Ce livre d'Octave Mirbeau publié en 1900 nous livre une description assez précise et concrête des moeurs de la bourgeoisie de la belle époque. Les maîtres sont disséqués dans leurs petites manies et dans la façon dont ils déconsidèrent complètement leurs domestiques (l'exemple d'une comtesse qui a 3 enfants mais qui interdit à son couple de gardiens d'en avoir... parce que cela fait du bruit !). La description du bureau de placement (situation retrouvée à chaque changement de place) est aussi très intéressante ou encore les bonnes soeurs qui exploitent les servantes en attendant de leur trouver un travail qu'elles mettent du temps à trouver... La femme de chambre non plus n'est pas épargnée dans ses petits travers, ce qui rend le livre d'une grande justesse.
J'ai beaucoup aimé ce livre et le classe en 61ème position et lui donne 2 étoiles.