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Le petit monde de So et de Fi
22 mars 2024

Un chien à ma table

Présentation de l’éditeur :

C’est un roman dont Yes, une jeune chienne, est le personnage principal. Un soir, celle-ci, traînant une sale histoire avec sa chaîne brisée, surgit à la porte d’un vieux couple, Sophie une romancière et Grieg son compagnon. À partir de là, le destin de Yes va tenir à lui seul la narration. D’où vient-elle, qu’a-t-elle vécu ? Est-on à sa poursuite ? La chienne se révèlera la gardienne de ce qui caractérise l’humain. La gardienne du langage. Mais une gardienne menacée. On pourrait aussi voir dans ce roman l’histoire d’un duo féminin/animal. Il raconte en effet la grande affection qui lie Sophie, la narratrice, et Yes, la jeune chienne échappée de chez un zoophile. Chacune s’augmentant de l’autre. Chacune veillant aussi sur l’autre. Jusqu’au drame. Mais c’est également un roman d’amour entre deux êtres humains, interrogeant quelle sorte d’amour lie encore un vieux couple, Sophie qui aime les marches dans la forêt, et Grieg, déjà sorti du monde, dormant le jour et lisant la nuit, survivant grâce à la littérature. L’intrusion de Yes sera le révélateur de l’amour qui lie ce couple en passe de l’avoir oublié. Cependant, on peut aussi penser que le thème du roman, c’est la vieillesse. Celle du monde, celle d’un couple, celle d’une femme. Oui. Mais surtout le contraire de la vieillesse. Dans ce roman, on n’accepte pas encore la défaite. Grâce à l’irruption de Yes, il est une ode à la vie. On peut également penser qu’on se trouve dans un roman écoféministe dont l’enjeu est ce qui lie la nature menacée et le féminin révolté. Quoi qu’il en soit, on baigne dans des temps troublés. Bizarres. Inquiétants. Où va-t-on ? L’humanité, que deviendra-t-elle ? Que deviendront les bibliothèques, les librairies, les livres ? Mais comme il s’agit d’un livre qui prône l’extravagance, où les poètes de ces temps de détresse se sont réfugiés dans les champignons, merveilles d’un futur imprévisible, ce roman baigne dans un climat d’amour de la poésie. Son véritable enjeu climatique, c’est la poésie.

Le résumé de la quatrième de couverture avait tout pour me séduire : vivre de manière isolés dans la nature, accompagnés d’un chien qui s’est sauvé parce que maltraité, des marches en forêt, …

Sauf qu’on se rend compte rapidement qu’il n’y a pas vraiment d’histoires, que ce sont des notes mises bout à bout et où le chien n’apparaît même plus alors que c’est le titre du livre.

Alors, l’autrice, Claudie Hunzinger, est particulièrement cultivée, elle nous abreuve de références dont la plupart en anglais que je ne connais pas pour la plupart, j’ai découvert beaucoup de mots nouveaux dont je ne sais pas si je saurais les utiliser…

On a l’impression qu’elle a écrit ce livre parce qu’il fallait écrire un livre mais qu’en fait elle ne savait vraiment pas où elle allait et nous a perdu en cours de route. On espère qu’il va se passer quelque chose mais non, rien. Elle se décrit comme une écri-vaine mais on comprend finalement pourquoi.

Et puis et surtout ce pessimisme sur le monde. Oui, il y a le réchauffement climatique, oui, il y a des espèces qui disparaissent et d’autres qui sont en voie de disparition, oui, cela fait peur bien sûr, mais si vous n’avez pas le moral, ne lisez pas ce livre.

Je classe ce livre en 696ème position et ne lui donne pas d’étoile.

Quelques mots difficiles glanés au fil des pages :

Anachorète = ermite
Moraine = Amas de débris rocheux entraînés par le mouvement de glissement d'un glacier
Dystopie = contre-utopie (1984)
Incipit = premiers mots d’un livre, premières notes d’une partition
Parataxe = mode de juxtaposition de phrases sans mot de liaison expliquant leur relation
Vulnéraire = qui est propre à la guérison des plaies
Anthropocene = ère géologique actuelle dans laquelle l’homme modifie considérablement le milieu naturel
Potlach = Cérémonie amérindienne à caractère sacré qui consiste en un échange de dons.
Sicut palea = on s’en fout
Dosse = Première ou dernière planche sciée dans un tronc d'arbre, et dont la face non équarrie est recouverte d'écorce.
Déréliction = État de la personne qui se sent abandonnée, privée de tout secours.
Hiératique = Qui semble réglé, imposé par un rite, un cérémonial, une tradition.
Synesthésie = Trouble de la perception dans lequel une sensation supplémentaire est ressentie dans une autre région du corps que celle qui est perçue normalement.
Liber = Partie d'un arbre entre l'écorce et le bois.
Tissu végétal de cette partie, contenant des vaisseaux où circule la sève.
Cenitaphe = Tombeau élevé à la mémoire d'un mort et qui ne contient pas son corps.
Succube = Démon femelle qui vient la nuit s'unir à un homme.

 

Quelques extraits :
« J’avais un jour expliqué à un collégien sensible à la disparition des oiseaux et qui n’admettait pas qu’on lui fasse déchiffrer Lancelot du Lac de Chrétien de Troyes, ce qui l’embarrassait de mots oubliés qui ne lui serviraient à rien, je lui avais expliqué que les mots et les oiseaux, ou plus exactement le phrasé de nos mots et celui de leurs chants, étaient sans doute liés, invisiblement liés comme deux vases communicants abreuvés à la même nappe phréatique, issus du même fleuve Diversité, et soumis les uns et les autres à la même pression atmosphérique. Beaucoup d’espèces de mots, grande variété d’oiseaux. »

« Quand est-ce que tout avait commencé ? Sans doute bien avant qu’on s’en aperçoive. À quel moment tout s’était-il mis à foirer, visiblement ? Qu’est-ce qui s’était joué dans notre dos dont on avait ignoré les signaux lugubres ? »

« Souvent, la nuit, quand je me réveillais, je pensais à mon travail de sentinelle. Mets-toi une lampe sur le front, une frontale pour éclairer ce qui t’entoure, voilà ce que je me répétais. Éclairer ce que nous allons perdre. Éclairer la perte. Voilà le travail. Parce qu’il était incroyable, le défilé de la perte, et comme il était venu vite. Tout ce que la perte perdait, n’en finissait pas de perdre à toute allure, en accéléré. »

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Commentaires
J
Je n'ai toujours pas compris et je crois que je ne comprendrai jamais comment tu peux faire pour lire ce genre de bouquin Bref tu ne l'a pas classé car peut etre perdu dans les mots bizarres ou non connus utilisés ...
Répondre
Le petit monde de So et de Fi
  • Jeune quinca, Mariée, Maman d'un sportif de haut niveau en judo... Vous me retrouverez ici telle que je vis, avec mes bonheurs et mes indignations, telle que je suis, avec mes qualités mais aussi et surtout avec mes défauts !!
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