Mamy-s slam
La maman de JP, Gisèle, vit dans une résidence pour personnes âgées.
Voici presque un an, un projet lui avait été proposé ainsi qu’à ses copines : faire du Slam. Elles ne savaient pas de quoi il s’agissait au départ. Karim, le responsable de l’atelier leur a expliqué cette poésie sur fond de musique. Elles se sont demandé si elles sauraient faire, puis petit à petit, il les a amenées à parler d’elles, de leur vie, avec leurs mots.
En parallèle, un atelier Grafitti avec des jeunes a été lancé pour que le projet soit intergénérationnel.
Et ce matin, nous sommes allés voir les 3 mamies, Gisèle, Berthe et Solange (il manquait la 4ème, une autre Gisèle) parce qu’elles présentaient leur CD de Slam.
3 mamies sur 4 et Karim (Gisèle est à droite) :
Le mur de grafitti :
Les mamies devant le mur :
la séance d’autographes :
Gisèle avait déjà fait un premier CD où elle chantait. A quand le 3ème ?
J’aurais bien voulu rajouter dans ce billet un lien pour vous faire écouter le CD mais je n’y arrive pas (et puis il y a les droits d’auteur !) alors juste un extrait de texte :
Vieillir, vieillir ! C’est garder sa jeunesse comme un beau souvenir, c’est s’habituer à vivre un peu au ralenti. Réapprendre son corps pour pouvoir s’interdire ce que la veille encore on se savait permis. C’est se dire chaque matin lorsque l’aube se lève que, quoique l’on y fasse, on est plus vieux d’un jour. A chaque cheveu blanc, se séparer d’un rêve et lui dire un adieu sans retour. C’est rester sur le bord du rivage, espérer pour ses fils un avenir heureux, c’est vivre dans son coin sans jamais faire de drame, se laisser ignorer tout en étant près d’eux. C’est savoir enfin apprivoiser l’amour, en faire une symphonie aux accords de sagesse, c’est tenir dans sa main une main qu’on caresse, en se disant qu’elle nous quittera un jour. C’est penser soudain au salut de son âme, rentrer dans une église sans bien savoir pourquoi, de tous les saints patrons, devenir polygame et avoir un frisson en regardant la croix. C’est s’en aller un jour, sans jamais faire de drame, en une heure, un endroit que l’on ne connaît pas. C’est sentir un souffle qui passe sur votre âme et partir doucement parce que c’est comme ça.