La libraire de la place aux herbes
Présentation de l’éditeur
La librairie de la place aux Herbes à Uzès est à vendre ! Nathalie saisit l’occasion de changer de vie et de réaliser son rêve. Devenue passeuse de livres, elle raconte les histoires de ses clients en même temps que la sienne et partage ses coups de coeur littéraires. Elle se fait tour à tour confidente, guide, médiatrice... De Cloé, la jeune fille qui prend son envol, à Bastien, parti à la recherche de son père, en passant par Tarik, le soldat rescapé que la guerre a meurtri, et tant d’autres encore, tous vont trouver des réponses à leurs questions. Laissez-vous emporter par ces histoires tendres, drôles ou tragiques qui souvent résonnent avec les nôtres. Quand les livres inspirent et aident à mieux vivre…
Je l’ai dit dans le commentaire du précédent livre, j’aime les livres qui parlent des livres. C’est le cas ici avec « la librairie de la place aux herbes ». Je pense ne jamais avoir corné un livre autant que celui-ci. Tout d’abord, parce que j’hésite à corner un livre pour ne pas l’abimer, ensuite même si ce livre a un index à la fin avec tous les livres dont parle l’auteur, tous ne m’ont pas interpellée et enfin, j’ai corné également des pages où il y avait certains passages que je trouvais beaux. Je vous en mets d'ailleurs quelques extraits :
« Un jour je suis tombée sur un livre où les espaces avaient été oubliés. J’ai été immédiatement gagnée par une crise d’agoraphobie tant j’avais de la compassion pour ces mots sardines, maltraités comme à l’heure de pointe dans le métro parisien. » Page 24
« Je ne me suis jamais aussi proche de moi-même qu’en lisant les mots d’un autre. » Page 26
« Ce que j’ai trouvé de vraiment « beau » en venant de Saint-Jacques, c’est le chemin. Le chemin lui-même. Ce chemin marché par tant d’autres avant moi et où je posais mon pas, pression nouvelle sur la terre meuble. » page 75
« Tu sais, Nathalie, mon père… Je ne lui ai jamais dit que je l’aimais. Il est parti brutalement sans savoir que je lui étais reconnaissant d’avoir été le père qu’il a été. Depuis 5 ans, il me manque car il était celui à qui je pouvais tout dire. Les parents sont les seuls à aimer inconditionnellement. Depuis qu’il est parti, je prends le vent en pleine face et j’essaye d’assurer mais certains jours je trouve cela difficile. Je sens bien qu’avant il y avait quelqu’un qui était encore un peu responsable de moi. Ne pas lui avoir dit que je l’aimais revient comme un éternel regret, une cicatrice qui se rouvre, comme un silence qui hurle. » page 88
« Ce livre m’a rappelé mon père. Les hommes de cette génération ont souvent du mal à exprimer leurs sentiments, à accepter de laisser la mer se retirer en laissant à découvert les rochers saillants de leurs émotions. » Page 90
« Ralentir est le début du mouvement. Habiter le temps plutôt que lui courir après. Être à chaque chose pleinement plutôt qu’à de nombreuses incomplètement. » Page 111
« Je perçois bien souvent que mon énergie est modifiée par mon environnement. Je suis une éponge de la bonne humeur comme de la mauvaise de ceux qui me sont proches. Je suis sensible aux propos qui s’emportent, au ton qui monte, mais je suis aussi la première à rendre un sourire et à rire sans réserve. ». Page 151
« J’ai l’impression de réveiller les livres et tous ceux qui dorment dedans. Comme je suis une grosse dormeuse, j’éprouve de la compassion pour tout ce petit monde. Ce matin, c’est dans le rayon des classiques qu’il y a eu le plus de remue-ménage. Hugo avait la tête à l’envers, Maupassant s’était retrouvé dans les polars et Racine avait rejoint la table des nouveautés. » page 227 (Cette phrase me fait beaucoup rire !).
« Cessons de croire que le soleil, le loriot, la lune ou l’homme à notre bras sont acquis pour toujours et vivons comme s’ils pouvaient disparaître. Non pas dans l’angoisse de leur disparition, mais dans le bonheur de leur existence. » Page 252
Belle performance de l’auteur également, Eric de Kermel, car il arrive à nous faire oublier que ce livre est écrit par un homme tellement l’héroïne est pleine de sensibilité et proche de nos pensées.
Je classe ce livre en 45ème position et lui donne 3 étoiles. Je recommande !