Présentation de l’éditeur
Le 12 mars 2020, face à la pandémie, le Président de la République annonce la fermeture de tous les établissements d'enseignement. Le ministre de l'Education nationale exhorte à assurer la "continuité pédagogique" à distance. Comment, dans l'urgence et l'impréparation, confinés, enseignants et élèves, familles et étudiants font-ils dans les semaines qui suivent ? Que révèle cette "crise" de l'état du système d'enseignement ? Comment ce confinement sert-il à l'accélération des réformes gouvernementales en cours ? Treize spécialistes de l'éducation, de la maternelle à l'université, coopèrent et tentent de répondre à ces questions et d'ouvrir les chantiers de recherche que cette séquence inédite impose.
J’ai trouvé que ce livre était uniquement à charge contre le gouvernement et qu’il ne faisait que constater des éléments que l’on connaît déjà : la fracture numérique, la difficulté pour certains parents à aider scolairement leurs enfants, les différences selon le niveau social, l’isolement physique et psychologique qu’a imposé le confinement.
La « continuité pédagogique » demandée par le gouvernement a parfois été difficile à appliquer mais qu’aurait-il pu proposer d’autres ? D’ailleurs, les auteurs du livre critiquent les décisions venant d’en haut mais ils ne proposent, ne suggèrent absolument rien de ce qu’il aurait fallu faire. Si la recherche consiste à analyser une situation (qu’on connaît déjà) alors ils ont bien cherché mais qu’ont-ils résolu ? Le livre a été terminé le 1er juillet 2020, n'est-ce pas un peu tôt, a-t-on assez de recul pour analyser et apporter réellement quelque chose, n'est-ce pas un peu commercial ?
Les enseignants (la plupart) ont fait le maximum pour aider leurs élèves et c’est très bien. La situation a sûrement accentué les différences en fonction du niveau social, mais comment résoudre cela ?
Travaillant dans le milieu enseignant, dans une école d’enseignement supérieur, j’ai rencontré les mêmes difficultés avec les étudiants. Ceux qui avait un poste informatique défaillant, une mauvaise connexion internet, un ordinateur partagé par les parents ou la fraterie (et pour exemple, une famille privilégiant plutôt celui qui passait son bac que celui en 3ème année d’études supérieures).
Nos intervenants ont utilisé leur poste informatique personnel (ce qui n'est apparemment possible par les enseignants du public, selon les auteurs de ce livre, car tous les professeurs de l'Education Nationale n'en possèdent pas) et ont assuré les cours et modifé leur contenu, leurs supports de cours pour s'adapter à la situation.
On a fait le maximum, on a télétravaillé, on a prêté (et livré !) des ordinateurs aux étudiants, permis des connexions à distance sur les ordinateurs de l’école, assuré le maximum de cours en distanciel par visioconférence, reporté les cours où c’était impossible, adapté la pédagogie à cette contrainte qu’était le confinement lié à la situation sanitaire, apporté une aide psychologique par une ligne dédiée. Alors oui, c'est une école privée avec d'autres moyens que l'Education Nationale, mais même si on a trouvé la période compliquée, on s'est adapté au mieux. On a détricoté les plannings et retricoté, plusieurs fois, parce que l'on espérait toujours pouvoir revenir à l'école en présentiel avant la fin de l'année scolaire.
A aucun moment, on a incriminé le gouvernement, pour quoi faire ? Quel aurait été l’intérêt pour nos étudiants ?
Bref, se plaindre, c’est humain mais constatons plutôt le positif. Pour certains intervenants venant habituellement de loin, on a minimisé leur fatigue, les coûts de déplacement et d’hôtel et envisagé d’autres solutions qui perdurent encore à l’heure actuelle. Bien sûr, rien ne vaut un cours en présentiel, mais cette période a permis d’imaginer d’autres solutions ponctuelles ou durables, d’autres manières de fonctionner, des choses qui paraissaient impossibles, sont devenues possibles.
Je classe ce livre en 469ème position et ne lui donne pas d’étoile.