Présentation de l’éditeur
Pour quelles raisons le prénom que l'on porte dit-il autant de choses sur nous-mêmes et sur les personnes qui nous l'ont donné ? Comment est-il choisi et utilisé ? Comment l'empire de la mode (c'est-à-dire des variations du goût socialement déterminé) a-t-il remplacé l'emprise de la parenté ? Pourquoi les Léa de maintenant seront-elles, demain, les Mauricette d'aujourd'hui ? En deux siècles, le prénom, outil étatique d'identification, est devenu support personnel d'identité : le prénom de l'état civil est de plus en plus perçu comme exprimant le moi profond. Et, en même temps, la ronde des prénoms obéit à la mode : certains prénoms sont propres à une époque ou à une classe sociale. Les sociologues s'en sont donc souvent servis : au niveau macrosocial, pour étudier l'affaiblissement des identités religieuses, la dilution de caractéristiques liées à la migration ou certaines formes de ségrégation ; au niveau microsocial, pour comprendre la répartition du pouvoir dans la famille ou le monde du travail à partir des usages quotidiens du prénom.
Dans le cadre de son cours de Sciences Economiques et Sociales, Antoine va lire «Sociologie des prénoms » de Baptiste Coulmont. J’ai donc eu envie de découvrir de quoi il retourne.
Avant cela, je me permets de faire une remarque sur la forme. C’est un petit livre de 125 pages (dont 17 sont consacrées à la bibliographie) où les caractères sont extrêmement petits. Pourquoi ne pas rajouter une vingtaine de pages et augmenter la taille de la police ? Ne serait-ce que cela, on n’a pas envie de se plonger dedans. Le summum ce sont les petits paragraphes écrits noirs sur fond gris (quelle bonne idée !!!).
Quant au contenu, je m’étonne que l’on fasse lire cela à des élèves de 15-16 ans. Antoine n’a pas encore regardé mais je pense qu’il va franchement s’ennuyer (à moins que l’analyse faite en cours change tout !!). Quand j'ai regardé les commentaires sur internet sur ce livre, j'ai trouvé qu'ils étaient très succincts. Est-ce le signe d'une certaine perplexité ?
C’est relativement compliqué (il faut parfois relire les paragraphes pour comprendre le sens), il faut s’armer d’un dictionnaire (exemple : tout le monde connaît la signification de « onomastique » et la différence avec « l’anthroponymie » ou avec la « toponymie ») et les phrases sont parfois particulièrement longues. Je trouve que les spécialistes dans leur domaine de compétence ont beaucoup de mal à vulgariser leur science et la rendre plus accessible. Il devrait y avoir un lexique à la fin en plus du sommaire.
Sinon, qu’ai-je retenu de cet ouvrage ? Trop peu de choses, je pense :
- Avant le prénom était enregistré lors du sacrement du baptême et le choix se cantonnait aux noms des saints. Avec la sécularisation et la déclaration auprès des services de l’état civil, le nombre des prénoms possibles a augmenté
- Le prénom était souvent hérité de son père, il devient ensuite un élément de mode
- La durée de vie d’un prénom est environ de 40 ans. Il apparaît généralement dans les classes sociales aisées puis passe dans le milieu des professions intermédiaires avant de se retrouver chez les artisans, les employés, les ouvriers, les agriculteurs et de disparaître dans le même ordre.
- Les deuxième et troisième prénoms proviennent souvent de la parenté (grands-parents, oncles, tantes, parrain, marraine, …)
- Certains prénoms sont abandonnés en fonction de l’opinion publique (abandon du prénom Adolphe) ou au contraire peuvent être patriotiques (Joffre, Joffrette, Joffrine).
- Les prénoms choisis par les migrants pour leur fils proviennent à 80 % de leur culture mais tombent à 30 % pour les filles.
- Les prénoms sont souvent un indicateur de sexe, d’appartenance religieuse, de race (aux Etats-Unis), de l’origine culturelle, …. C’est pour cela que sont apparus les CV anonymes pour éviter une certaine discrimination à l’embauche.
- Le prénom permet une identification au niveau de l’état mais représente également une identification personnelle pour l’individu. Il reflète le choix des parents (opinion, valeur, orientation)
J'aurais bien aimé des exemples et des détails sur l'utilisation de certains prénoms, voire une explication plus précises de ce qui guide le choix des parents.
Je classe ce livre en 205ème position et ne lui donne pas d'étoile.