Les fantômes du vieux pays
Présentation de l’éditeur
Scandale aux États-Unis : le gouverneur Packer, candidat à la présidentielle, a été agressé en public. Son assaillante est une femme d'âge mûr : Faye Andresen-Anderson. Les médias s’emparent de son histoire et la surnomment Calamity Packer. Seul Samuel Anderson, professeur d’anglais à l’Université de Chicago, passe à côté du fait divers, tout occupé qu’il est à jouer en ligne au Monde d'Elfscape. Pourtant, Calamity Packer n’est autre que sa mère, qui l’a abandonné à l’âge de onze ans. Et voilà que l’éditeur de Samuel, qui lui avait versé une avance rondelette pour un roman qu’il n’a jamais écrit, menace de le poursuivre en justice. En désespoir de cause, le jeune homme lui propose un nouveau projet : un livre révélation sur sa mère qui la réduira en miettes. Samuel ne sait presque rien d’elle ; il se lance donc dans la reconstitution minutieuse de sa vie, qui dévoilera bien des surprises et réveillera son lot de fantômes. Des émeutes de Chicago en 1968 au New York post-11-Septembre en passant par la Norvège des années quarante et le Midwest des années soixante, Nathan Hill s’empare de l’Amérique d’aujourd’hui et de ses démons et compose avec beaucoup d’humour une fresque aussi ambitieuse que captivante.
C’est un gros pavé de 954 pages et on comprend vite pourquoi, l’auteur bifurque continuellement de l’histoire principale pour parler d’un nouveau personnage avec moult détails. Je n’ai pas compris non plus pourquoi on part dans le passé et on revient dans le présent sans arrêt. Il aurait dû commencer l’histoire dans le présent, puis repartir dans le passé une fois jusqu’à ce qu’on revienne dans le présent, ceci expliquant cela. Ici, cela en devient pénible.
Je pense que l’histoire aurait mérité d’être « élaguée » de tout le superflu et aurait gagné en compréhension et en intérêt. J’ai bien aimé la fin de l’histoire où on comprend les tenants et les aboutissants sans trop de fioritures inutiles. Il m'a fallu deux mois pour venir à bout de ce livre de Nathan Hill.
J’ai bien aimé certains passages :
Page 593 : « La seule chose moins populaire que la guerre dans ces années-là, c’était le mouvement contre la guerre. »
Page 907 : « Mais le truc, continue Periwinkle, l’œil animé, c’est que même les choses qu’on fait pour casser la routine deviennent la routine. Les choses qu’on fait pour échapper à la tristesse de la vie sont elles-mêmes devenues tristes. Ce que cette publicité pointe du doigt, c’est que malgré tous les encas ingurgités, la tristesse résiste, malgré toutes les émissions regardées, la solitude persiste, malgré toutes les informations déversées, le monde n’a toujours aucun sens, malgré toutes les heures passées à jouer, la mélancolie est de plus en plus profonde. Comment y échapper ? »
Page 948 : « Et c’est la vérité. Il a fait de son mieux. Il était un homme bon. Le meilleur père qu’il pouvait être. Même si Faye ne s’en était jamais rendu compte. Il arrive qu’on soit tellement enfermé dans sa propre histoire qu’on ne voit pas le second rôle qu’on occupe dans celle des autres. »
Page 949 : « Mais d’après Faye, parfois une crise n’est pas vraiment une crise – c’est juste un nouveau départ. Si elle a appris une chose de toute cette histoire, c’est que lorsqu’un nouveau départ est vraiment nouveau, il ressemble à une crise. Tous les vrais changements commencent par faire peur. Si vous n’avez pas peur, c’est que ce n’est pas un vrai changement. »
Je classe ce livre en 408ème position et lui donne une étoile (pour la fin).