Cette nuit là
Souvent je pense à cette nuit là.
Nous étions arrivés le vendredi soir, plus tard que prévu, tu étais parti te coucher juste après manger parce que fatigué.
Nous devions partir le lendemain avec toi et maman pour une semaine à la neige.
Je m’étais dit que je pourrais profiter de toi et de maman pendant cette semaine de vacances, te dire des choses que je ne t’avais pas encore dites, te dire tout simplement que je t’aimais.
Cela faisait environ un an que tu étais malade, que les médecins avaient diagnostiqué un cancer de la plèvre et que tu te battais, maman à tes côtés, contre cette foutue maladie.
Nous sommes partis nous coucher à notre tour dans la chambre d’amis.
Et puis, en pleine nuit, maman est venue me chercher. Tu étais allongé le regard vide. Tu ne bougeais plus. Nous avons appelé les secours. Les pompiers sont arrivés puis le SAMU (je me rappelle de cette femme qui ne trouvait pas la route de la maison et qui trouvait ça drôle au téléphone ( !?) alors que nous étions si mal).
Ils ont tenté de te réanimer mais rien à faire, tu étais parti, parti pour de bon.
Je sais bien que tu savais que je t’aimais comme je sais que tu m’aimais ainsi que mes sœurs sans nous l’être jamais vraiment dit. C’est une erreur, il faut dire aux gens qu’on aime qu’on les aime, qu’ils sont importants pour nous. C’est quoi cette pudeur que l’on a ?
Si j’ai appris une chose de ton départ prématuré c’est bien cela.
Famille, je vous aime !